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Descendre des rapides comme des chercheurs d’or

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Aventure en canoë sur une rivière en Finlande

Ça y est, c’était l’heure. L’heure du dernier repas comme pouvait le chanter Brel ?

Je ne sais pas, en tout cas, nous avions bien mangé, bu un peu des bières Finlandaises (pour oublier, ou plutôt ne pas penser à ce qui nous attendait ?) et étions allés nous changer pour cette grande aventure. Pour ma part c’est vêtu de vêtements Gore-tex pour éviter d’être trempé (dans le meilleur des cas, c’est-à-dire en imaginant rester à bord des embarcations), que je suis parti à l’aventure.

Nous allions descendre une rivière finlandaise, la terrible Tainionvirta qui comportait quelques séquences dangereuses de rapides. Nous étions débutants.
Quelle idée nous avait-il pris d’accepter de monter à bord de ces canoës, pour naviguer à la manière des indiens ?
Dit comme ça, ça faisait rêver, mais dans la réalité…

Nous constituâmes des équipages de deux, essayant de les rendre plutôt équilibrés, sauf un groupe. Si je me retrouvais avec mon acolyte givré Cédric, l’un des bateaux était constitué de Romy et Piotr. Piotr qui 2 jours plus tard finira presque au fond d’un lac, sans que nous ne sachions trop d’où venait sa maladresse et il ne fut d’ailleurs sauvé que par la bravoure d’un autre blogueur (en l’occurrence moi sur le lac Päijänne). Un hashtag #PiotrOfTheDay fut même crée en son hommage. Mais sur le coup, cela ne nous fit pas rire.

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Ce superbe lac verra démarrer une terrible descente de rapides de pauvres blogueurs inexpérimentés

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L’équipage de la mort : Piotr et Romy

Ça ne devrait pas trop secouer

La mise à l’eau de chaque embarcation se fit plutôt rapidement et simplement, et nous avions tout d’abord le lac pour nous entraîner aux manœuvres et découvrir le fonctionnement du canoë, au calme. C’était plutôt simple, et rassurant, mais notre confiance s’évanouit au fond de l’eau dès que nous avons dû quitter le lac et emprunter la rivière Tainionvirta. Ça ne devrait pas trop secouer nous avait prévenu Johannes, même si les derniers jours avaient connu des pluies importantes qui avaient gonflé le débit de la rivière.
Nous étions comme des chercheurs d’or, ceux qui devaient remonter le fleuve Yukon en Alaska, pour arriver aux montagnes d’or au péril de leur vie. Cédric, amoureux du Yukon, aurait été aux anges si nous n’avions pas été sur l’eau…

C’est au péril des nôtres que quelques temps après être parti, nous avons commencé à entendre le débit s’accélérer, quand soudain, sans que nous y prenions garde, la rivière se resserra et une formidable accélération se dit sentir. Nous tentions comme nous le pouvions maintenir le canoë dans la bonne direction, en évitant qu’il ne se mette de travers, ce qui signifiait la chute dans l’eau, et certainement broyé par les rochers. Heureusement, si ces quelques minutes dans les rapides semblèrent durer des heures, nous en sortirent indemne. Cependant, des dissensions commençaient à se faire sentir dans certains groupes, couples de fortune, donc celui de Piotr qui avait fait prendre des risques démesurés à son équipière en tentant de passer sur la gauche des rapides alors que nous avions ordre de passer à droite, pour des questions de sécurité. Les roseaux cachant de terribles et acérés rochers s’en rappellent encore.

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Mon coéquipier givré Cédric en plein entraînement

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Les autres canoës sur la rivière

Des rapides, des canoës, survivre sur la rivière Tainionvirta

C’est le cœur palpitant mais les visages plutôt blêmes que nous reprirent notre route sur les eaux redevenues calmes de la rivière. Nous croisons principalement des oiseaux qui nous observent, devant intérieurement rigoler de notre maladresse pagayes à la main.
Le paysage était superbe.
Des maisons (quelques) rouges, jaunes, vertes et colorées surplombaient la rivière. Des résidences secondaires de Finlandais habitants à Helsinki (à seulement 1h30 de route environ), chaque tournant était pour nous l’occasion de s’émerveiller du paysage, de la nature si pure à Hartola, en oubliant presque ce que nous venions de vivre et le bruit qui au loin se rapprochait. A nouveau.
C’était en effet le moment de passer dans un second entonnoir de rapides. Je voyais la détresse dans les yeux de Romy, mais malheureusement il aurait été trop dangereux pour nous de la prendre dans notre bateau, et Piotr ne pouvait passer ces rapides encore plus violentes que les précédentes seul. Il faudrait mourir à deux (où réussir…)
Il ne lui restait qu’à prier Thor, le dieu Viking dont nous foulions les terres (enfin, pas exactement mais nous n’étions pas si loin), et espérer qu’un malheur n’arrive pas lors de ce nouveau passage, plus technique nous avait signifié notre hôte. Cédric commençait à blêmir, je voyais sa nuque se contracter, quant à moi, je tenais ma pagaie du mieux que je le pouvais, espérant ne pas faire une erreur de navigation qui pourrait se révéler fatale et embarquer mon camarade dans les tréfonds de la rivière.

Soudain, le rythme à nouveau accéléra. Cédric pagayait pour avancer rapidement et forcer le passage, je devais m’employer à conserver un certain cap tout en slalomant sur une « route » qui n’était pas droite, et dont certains écueils devaient absolument être évités. Le bruit était assourdissant, on aurait dit que la rivière s’était transformée en un animal sauvage et à cet instant là, elle rugissait ! L’eau frappait nos visages et j’étais content de ma tenue imperméable. Nous allions vite, presque trop vite.
Quand à un moment je sentis le canoë de mettre de travers, je bandais tous mes muscles et d’un coup de pagaye sorti du plus profond de mon être, je réussi à le remettre dans le droit chemin. Nos regards se croisèrent avec Cédric qui venait de se retourner, car le passage était terminé, et nous l’avions vaincu, fiers et soulagés.
Nous osions cependant pas nous retourner pour voir comment s’en étaient sortis nos camarades, mais nous avons dû cependant nous confronter à la réalité.
Heureusement, tous les groupes avaient réussi à passer avec succès ces rapides, presque sans égratignures, même Piotr et Romy qui terminèrent suite à une nouvelle erreur du conducteur dans les roseaux sur le bord de la rivière.

Le reste de l’aventure se passa doucement, et nous arrivâmes fatigués, harassés même, mais soulagés, sans aucune perte à déplorer. Il était temps de gravir la montagne pour aller chercher les pépites

De chocolat, car ce récit est bien évidemment totalement (presque, car les personnages existent vraiment) fictif, et si nous avons fait une promenade en canoë sur la rivière Tainionvirta en Finlande, celle-ci était vraiment très calme, du moins sur les 4 kilomètres que nous avons parcouru. Mais agréable, apaisante. Piotr a aussi réellement terminé dans les roseaux et je l’ai aussi sauvé de la noyade (j’exagère peut-être juste un peu), il fallait quand même conserver quelques morceaux de vérité dans ce récit.

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Déséquilibrés nous essayions de garder le cap…

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Cédric en plein pagayage !

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Au loin un autre équipage…

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De jolies maisons parsemaient les rives de la rivière Tainionvirta

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Enfin nous arrivâmes sur la terre ferme

D’un point de vue pratique, nous sommes parti du Linna’s hôtel à Hartola et notre promenade en canoë nous a fait descendre au camping Koskenniemi où nous avons mangé une très bonne tarte aux pommes avec du jus de baies finlandaises, pour nous remettre de nos émotion.
Vous pouvez trouver de nombreuses informations sur la route que nous avons emprunté en canoë sur la brochure d’OutdoorsFinland (en anglais) car ce trip peut se poursuivre sur plusieurs jours, et doit être réellement agréable.
Vous y croiserez des pêcheurs à la mouche, les paysages que je mentionne sont réellement superbes, et l’ambiance si…finlandaise ?

Je précise aussi que nous avons été invité par VisitFinland dans le cadre de l’opération #OutdoorsFinland entre blogueurs, mais chaque récit, et texte est libre et je n’ai aucune obligation particulière 🙂

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Les blogueurs remontent les canoës

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Piotr plus à l’aise sur la terre ferme (et moins dangereux)

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La récompense après l’effort…

A propos Laponico (624 Articles)
Passionné des régions nordiques et scandinaves. J'ai plusieurs voyages à mon actif, en Laponie suédoise, norvégienne et finlandaise, ainsi que dans d'autres régions de ces pays. J'aime les grands espaces, la nature et je pratique le karaté et la course à pieds/trail. N'hésitez pas à me contacter.

11 Commentaires le Descendre des rapides comme des chercheurs d’or

  1. Bonjour,
    J’ai lu avec amusement votre récit !
    Nous avons descendu la rivière Ivalojoki l’été dernier avec mon conjoint et nous avons malheureusement rencontré des rapides et le voyage ne s’est pas passé comme nous l’attendions…
    le lien de notre récit : http://ivalojokiencanoe.blogspot.fr/

  2. Je me disais: « mais elle a l’air génial cette rivière! ». Je me suis fait prendre 🙂 L’endroit a l’air sympa en tout cas. A retenir si je passe en Finlande pour voir de mes propres yeux cette rivière mythomane.

  3. Quelle imagination !! ;o) mais c’est sur que le merveilleux paysage s’y prête bien. Ça a du être fabuleux comme voyage, surement trop court, j’imagine.

    Si tu veux lire notre périple en van en Norvège, je te mets le lien du dernier billet : http://bebop21.blogspot.fr/2014/09/norvege-la-route-du-cap-nord-la.html
    bises

  4. Les paysages sont magnifiques! J’ai fait aussi du Canoë lors de mes voyages au Canada et je dois dire qu’il faut vraiment le vivre pour le comprendre!
    J’espère pouvoir en pratiquer prochainement!

  5. Le danger c’est la vie !

1 Trackbacks & Pingbacks

  1. En canoë ou kayak le long des rivières | Carnets Nordiques

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