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Merlimont, petite station balnéaire familiale du nord

« Au nord, c’était les corons » chantait Pierre Bachelet en 1982, et cet hymne pour les gens du nord m’a accompagné une bonne partie de mon enfance. Non pas que je sois Lillois, Valenciennois ou autre Cambrésien, mais j’ai eu la chance de passer une grosse partie de mes vacances d’été dans Ch’nord, non pas celui que j’affectionne désormais, le nord de l’Europe avec la Scandinavie, Laponie &co (ça fait presque Laponico !), et que je ne connaissais (presque) pas à l’époque, mais le nord de la France, moins caricatural que celui des Ch’tis, mais où le temps est incertain en été, pouvant passer du relatif chaud et ses coups de soleil à la petite bruine qui vous fera passer l’envie de sortir sur la plage. Et pour se réchauffer, les amis, ces ch’tis souvent du cru, Lillois, Valenciennois, ou Cambrésiens.

De très belles années, de découvertes, de ma jeunesse à mon adolescence, puis la vie étudiante, et l’entrée dans la vie d’adulte m’ont malheureusement fait perdre de vue depuis ce temps de l’insouciance. Il faut dire que depuis quelques années, j’ai privilégié la montagne, l’étranger, et désormais passer toute mes vacances au même endroit ne me fait plus autant rêver que lorsque je n’avais que pour seul horizon les dunes de la côte d’opale et l’infini de la manche, espérant apercevoir les Amériques ou encore l’Angleterre (même si je ne suis pas tout près de Sangatte)…

De longues plages de sable fin idéales pour les enfants

Mais Merlimont-plage, Le Touquet, Berck sont des villes toujours restées dans mon cœur, et si ces dernières années, le temps maussade de juillet ne m’a guère incité à venir y passer quelques jours, ou si les voyages en Sicile, Bulgarie, où les Alpes ont pris la place de Merlimont au mois d’aout, chaque année je me disais que j’irais bien y passer quelques jours.

Cette année devrait être la bonne. Même si d’ici 10 jours le temps peut encore changer, je vais repasser quelques jours dans la maison familiale, en face de la mer, et même si pour certains cette mer et ces plages sont moins jolies, intéressantes où chaudes que Bretagne ou méditerranée, c’est là où mes Grands-parents ont passé nombres d’étés et même période plus mortes de l’année, c’est là où longtemps je me suis senti bien.
Car il fait bon vivre dans le nord. Outre le cœur chaleureux des habitants, il y règne une douceur de vivre différente, et on y ressent un bien-être et une joie de vivre particulière, et j’ai souvent été étonné de l’hospitalité de ces habitants, bien différente de la région parisienne où du sud bien plus superficiels. Les 2 compères de « Nus et Culottés » devraient un jour partir de cette région !

Désormais, je me pose la question, et peut-être pourrais-je y répondre à mon retour : comment seront ses vacances ?
Dans ma jeunesse, il y a maintenant plus de 10 ans, je connaissais et voyais tout au long de l’année de nombreux amis, dont j’ai perdu de vue la majorité (sauf certains via les réseaux sociaux, bien qu’aucun n’y soit très actif).
D’adolescent découvrant la vie, les amis, et ce qui va autour, je suis maintenant en couple, papa, une maison un chien, un monde et des vies sont passées, presqu’autant que la météo séparant la méditerranée de la mer du nord lorsque « La France est coupée en deux » (restons en France tout de même, je n’ai pas parlé d’autant de différence qu’entre Nice et Kiruna en Laponie !).

Que seront devenus ces amis disparus, oubliés, ayant vécu leurs vies, et évolués loin de moi ? Se souviendront-ils de moi, est-ce que les années sans se parler pourront ne pas se faire sentir, est-ce que nous ne pourrions pas tout reprendre comme la dernière fois que j’y suis allé et ai passé une soirée en leur compagnie, et où j’ai dû certainement quitter Merlimont avec un « Ciao, à l’année prochaine », pensant les revoir pour un nouvel an mémorable à Lille et une Langue lucullus (miam !) à Valencienne ?

Et sinon, quid des choses à y faire maintenant ? Volley, plage, potes, soirées, je m’imagine difficilement reprendre ce style de vie maintenant. Est-ce que les apéros nordiques d’antan se seront transformés en glaces à 4 heures, et tout le monde au dodo à 20h ? Le choc de revoir le petit frère d’un de mes meilleurs amis que j’ai connu bébé maintenant majeur ?

Des souvenirs, des amis, des pleurs, des années et presqu’une vie parallèle entre ce que j’ai pu y vivre, et des liens y tisser, et ma vie de tous les jours d’alors. Un monde entre cette période-là et ce que je suis devenu, ayant eu l’impression d’évoluer énormément ces 10 dernières années. Redeviendrais-je le même, seront-ils pareils, ce vécu et souvenirs communs pourront-ils recréer un nouveau lien ?

Peut-être aussi que nous vivrons ces vacances différemment, juste en famille, comme si nous ne connaissions pas ou plus cette région, pour la redécouvrir, laissant derrière ces fantômes du passé, fantômes que je ne veux pas oublier, entre désir de toujours avancer et désir de m’y replonger…